La menace de l’extrême droite
Le Centre de prévention de la radicalisation observe une hausse des appels reliés à l’extrême droite
L’extrême droite est en croissance au Québec, un phénomène qui inquiètele Centre de prévention de la radicalisation et qui ne serait pas étranger à la popularité grandissante de Donald Trump dans les derniers mois.
«Ça devient dangereux», avoue Herman Deparice-Okomba, directeur du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV), qui a vu le nombre d’appels reliés à l’extrême droite bondir dans les huit derniers mois.
L’idéologie d’extrême droite peut mener à des crimes ou incidents haineux et à des discours racistes, anti-immigration, homophobes ou encore dégradants pour les assistés sociaux, les personnes handicapées ou les Autochtones, explique M. Okomba.
Urgence
Au point où le Centre a décidé d’accélérer la création d’une campagne de sensibilisation aux crimes et incidents haineux, qui sort aujourd’hui. «On s’est dit: ouf, ça ne peut plus attendre», relate M. Okomba.
Que ce soit des appels de témoins d’incidents haineux, des enseignants confrontés à des étudiants qui tiennent des discours racistes, ou encore pour répondre aux préoccupations de gens qui sont eux-mêmes attirés par les idéologies d’extrême droite, le Centre voit une hausse préoccupante.
« Il y a un besoin d’être compris et accepté, alors qu’on se sent à l’extérieur de la société. Le groupe devient une mini-société qui nous fait sentir adéquats. » – Maxime Fiset
M. Okomba remarque aussi que les appels proviennent surtout de l’extérieur de la région de Montréal. En région urbaine, ce sont plutôt les cas de radicalisation politico-religieuse qui sont fréquents.
Cette montée dans le temps coïncide avec la popularité grandissante de Donald Trump pendant la campagne présidentielle américaine. «Est-ce que ça a accéléré le processus? Je ne sais pas, mais on le ressent sur le terrain», dit M. Okomba.
Depuis l’élection, les actes racistes et haineux, dont certains liés à la suprématie blanche, se sont multipliés aux États-Unis.
Huile sur le feu
«Non seulement je crains que l’élection de Trump ne jette de l’huile sur le feu, mais j’en suis persuadé. C’est déjà commencé», déclare Maxime Fiset, un ancien skinhead de Québec déradicalisé qui accepte aujourd’hui de parler de son vécu et que le CPRMV a consulté pour préparer sa campagne de sensibilisation.
Heureusement, les actes de violence physique sont encore rares au Québec, puisqu’aucun cas n’a dû être transféré à la police, assure M. Okomba. «[La montée de l’extrême droite] reste beaucoup dans le discours. Mais la violence verbale est là […]», dit-il.
Voir l’article sur le Journal de Montréal
- Posté par info-radical
- Le 24 novembre 2016
- 0 Commentaires
0 Commentaires