- 24 mai 2024
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- Communiqués de presse
DÉFINITION
La radicalisation menant à la violence : qu’est-ce que c’est ?
Il n’existe pas de définition universelle sur le phénomène de la radicalisation menant à la violence. Le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) le définit toutefois comme suit :
« un processus selon lequel des personnes adoptent un système de croyances extrêmes – comprenant la volonté d’utiliser, d’encourager ou de faciliter la violence – en vue de faire triompher une idéologie, un projet politique ou une cause comme moyen de transformation sociale. »
Au cœur du processus de radicalisation menant à la violence, on trouve une dynamique de rupture des individus avec leur environnement de proximité (famille, amis, collègues, etc.) et une progression vers une dérive radicale pouvant éventuellement conduire à la violence.
Ainsi, la radicalisation violente renvoie à :
- L’adoption d’une idéologie dont la logique devient un véritable cadre de vie, d’action et de signification pour un individu ;
- La croyance dans l’utilisation des moyens violents pour faire entendre une cause ;
- La fusion entre l’idéologie et l’action violente.
Radicalisation violente ou non violente : est-ce le même concept ?
Il est important de distinguer la radicalisation violente de la radicalisation non violente. Parfois, l’enfermement d’un individu dans ses propres certitudes peut se traduire par un positionnement radical qui n’est pas nécessairement en contradiction avec les valeurs et les normes démocratiques : en ce sens, la radicalisation n’est pas considérée comme de la radicalisation violente.
D’ailleurs, les radicaux non violents peuvent jouer un rôle très positif – tant dans leur communauté que dans un contexte politique plus large. À preuve, la plupart des progrès des sociétés démocratiques sont le résultat d’une certaine forme de radicalisation : Martin Luther King, Gandhi, Mandela furent tous considérés, en leur temps, comme des radicaux. Ainsi, contester ce qui est fermement établi, c’est exposer une critique radicale d’un élément du système social, ce qui peut concourir à l’évolution positive de la société.
Là où les points de vue radicaux deviennent problématiques, c’est lorsque, pour faire triompher une cause, une idéologie ou une vision du monde, ils visent à légitimer, à encourager ou à valider la violence et des formes de comportements extrémistes violents – incluant le terrorisme, mais également les gestes haineux violents. L’individu engagé dans un processus de radicalisation menant à la violence est donc celui qui, parce qu’il est catégoriquement convaincu que le système de croyances auquel il adhère est exclusif et total, peut encourager, faciliter ou faire l’exercice de la violence au nom de ce système.
La radicalisation menant à la violence est-elle synonyme de santé mentale ou d’emprise sectaire?
La radicalisation menant à la violence ne doit pas être confondue avec une problématique de santé mentale ni y être substituée : en réalité, si la santé mentale s’avère parfois l’un des nombreux facteurs possibles de certains processus de radicalisation, les études actuelles démontrent abondamment la « normalité » psychologique des individus engagés dans des trajectoires de radicalisation. Similairement, il serait erroné de confondre « radicalisation menant à la violence » et « dérive sectaire » : en effet, s’il est possible de dégager plusieurs éléments apparentés ou communs aux deux conditions, tout phénomène de radicalisation ne renvoie pas automatiquement à une « emprise mentale » à laquelle l’individu serait assujetti et qui le priverait de son libre arbitre.
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